Mémoire W7
Fusionner innovation et responsabilité: un calendrier du G7 pour des technologies émergentes acceptables pour tous
Le G7 a fait des progrès louables sur le plan de la reconnaissance de l’importance déterminante de l’égalité de genre en science, technologie, ingénierie et mathématique (STIM) et au chapitre de l’accès numérique et des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle (IA). Au cours des sept dernières années, les engagements à l’égard de l’égalité entre les sexes ont évolué. Ils sont passés de l’intégration de base au numérique à l’élimination des barrières systémiques, notamment des stéréotypes sexuels, des biais algorithmiques et de la violence fondée sur le sexe facilitée par la technologie (cyberviolence). Les sommets récents du G7 ont mis en relief la nécessité d’intégrer des perspectives de genre dans la gouvernance de l’IA et de faire en sorte que les bénéfices des avancées technologiques soient partagés équitablement. Des initiatives comme le carrefour de l’IA pour le développement durable et le tableau de bord du G7 sur les écarts entre les genres sont des exemples à ce titre.
Toutefois, un fossé important demeure entre les engagements de haut niveau et leur mise en œuvre concrète. Les données révèlent des disparités persistantes de genre en STIM et au chapitre de l’accès numérique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des pays du G7, notamment dans le secteur des TIC (technologies de l’information et de la communication). En outre, l’approche du G7 en matière de cyberviolence fondée sur le sexe manque de spécificité; la question de l’intersectionnalité n’y occupe pas une place suffisante; les mécanismes d’application et de contrôle sont inadéquats; et pour l’essentiel, les voix des survivant-e-s sont exclues. Parmi les autres défis importants, mentionnons la difficulté de convertir des principes généraux en stratégies réalisables, la faible considération accordée aux identités croisées et l’inconsistance de l’engagement des divers intervenants.
Pour colmater ces brèches, nous demandons instamment au G7 d’utiliser les accords internationaux existants, comme le Pacte numérique mondial et le Pacte pour l’avenir, et de prendre des mesures concrètes pour contrer la cyberviolence fondée sur le sexe, notamment en adoptant des normes claires pour la gouvernance des données et en actualisant les cadres juridiques. Augmenter les investissements dans l’équité numérique, renforcer les cadres de gouvernance de l’intelligence artificielle et assurer la responsabilité des plateformes sont autant de mécanismes cruciaux pour réaliser des progrès significatifs et durables. De plus, le G7 doit aborder la question de l’armement éventuel de l’espace.